Sagesse chrétienne
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Il y a des années, un de nos collègues, qui avait pourtant les pieds sur terre et le bon sens du terroir me disait que l'Eglise a toujours eu un problème avec le sexe. En fait pour dire vrai il n'avait pas utilisé le mot sexe mais un autre mot plus cru en trois lettres, que nous ne répéterons pas aux auditeurs de notre Ecole de Sagesse Chrétienne par pour ne pas heurter les oreilles chastes et obéir à l'injonction de saint Paul "quant à l'impureté" et " les grossièretés","que leurs noms ne soient même pas prononcés parmi vous" (Ephé.5,3-4). 

L'Eglise n'a pas de problème avec le sexe, bien au contraire, par contre elle a bien un problème avec le mot utilisé par mon collègue qui est justement une dégradation, une déformation, une déviation, de la sexualité telle que Dieu l'a voulue et instaurée dès le début de la création.  Les tous premiers mots que Dieu adresse aux premiers humains, Adam et Eve, dans le livre biblique de la Genèse, sont "Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la". La première parole et aussi le premier commandement donné par Dieu aux hommes, bien avant les dix donnés à Moïse sur le mont Sinaï, est le devoir de s'unir en vue de propager l'espèce humaine sur la terre afin dans devenir les maîtres, mais aussi les bons gestionnaires. Notons au passage que dans une saine écologie chrétienne, la terre est faite pour l'homme et non l'homme pour la terre. La sexualité est donc dans la Bible le premier devoir de l'homme sur la terre. Cette oeuvre du sixième jour où Dieu créa l'homme à son image, "à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa", c'est-à-dire mâle et femelle, pour qu'ils puissent dans la complémentarité des sexes engendrer d'autres hommes et femmes. Cette oeuvre du sixième jour, dont l'invention de la sexualité fait partie, Dieu dit, que "cela était très bon", alors que pour les autres jours Dieu dit seulement que cela "était bon". La révélation nous apprend ainsi que l'homme et sa capacité de se reproduire est le chef-d'oeuvre de Dieu, L'homme est aux yeux de Dieu au dessus de la création de l'univers physique, car il le fait à son image, et sa sexualité fait partie cette bonté de la création du sixième jour. A l'origine, la sexualité est une très bonne et très belle chose. Mais cela est la sexualité avant la chute, avant le péché originel, et comme l'intelligence et la volonté de l'homme se trouvent entâchées par le péché d'Adam et Eve, tout l'agir de l'homme, dont sa sexualité doit désormais être dominé par la vertu et purifié par la grâce.    

 La sexualité déviée de son origine, devient une pratique que saint Paul qualifie d'idolâtrie, et ceux qui s'y adonnent, fornicateurs ou débauchés, " n'ont pas droit à l'héritage dans le Royaume du Christ et de Dieu". (Eph.5, 5) Mais la sexualité vécue selon son plan initial est comme on l'a dit le premier devoir de l'homme et la meilleure chose que Dieu fait à la fin de sa création.  La sexualité fait partie de ce qu'on appelle en langage scolastique et thomiste les passions de l'âme. Ce désir sensible nommé aussi la concupiscence, est un désir naturel qui convient à notre nature animale et qui nous fait tendre vers un bien qui nous attire et qui une fois atteint, nous "apporte le repos par sa présence" et "cause le plaisir" comme le dit sobrement saint Thomas d'Aquin: "après que le bien a été saisi, il procure à l'appétit comme un repos dans le bien même qu'il a saisi, et ceci revient à la délectation, ou joie..."(I-II,23,4, concl). La sexualité, comme la nourriture et la boisson, procure à l'homme un plaisir. Le thomisme et le catholicisme qui s'appuie sur son enseignement, sont donc des eudoménismes, c'est-à-dire des doctrines du bonheur. Pas seulement du bonheur du ciel de la béatitude, mais aussi du bonheur terrestre. Il y a une bonne nouvelle pour les couples à propos du sexe. Le sexe est foncièrement bon, non seulement dans sa finalité, mais dans son acte même.
 Nous l'avons dit dans notre récente leçon sur le jeûne et la chasteté, "une délectation est l'accompagnement d'une opération naturelle , certaines délectations sont d'autant plus véhémentes que sont plus naturelles les opérations qu'elles accompagnent", le sommet de la délectation est l'acte sexuel. Le sexe est donc un plaisir à savourer que Dieu nous donne lorsque nous suivons son premier commandement qui est de peupler la terre. L'obéissance à Dieu est source d'une joie d'abord charnelle avant de devenir spirituelle dans la finalité ultime de la béatitude, de la joie du ciel.  Le sexe s'accompagne d'un plaisir mais il ne devient licite que s'il est ordonné à sa finalité. Car accompagner ne veut pas dire viser. Le sexe n'est pas une fin en soi. Ceux qui ne s'adonnent à la sexualité que par pure jouissance, comme s'il s'agissait d'un divertissement ou pire d'une sorte de paradis artificiel pour simplement éprouver des sensasions fortes de bien-être, détourne le sexe de sa vocation. 
La finalité est posée dès l'origine par Dieu dans la Genèse et rappelée dans le déteuronome: "Vous garderez tous les commandements que je vous ordonne aujourd'hui de mettre en pratique, afin que vous viviez, que vous multipliiez et que vous entriez dans le pays que Yahvé a promis par serment à vos pères et le possédiez." La sexualité est source de bonheur immédiat et d'un bonheur plus lointain. S'il est bien vécu il est un moyen de sanctification. Comment est-il bien vécu? Quand il est ouvert à la vie de l'enfant à naître et à son éducation. Voilà la première finalité du sexe. La deuxième est le bien des époux. La sexualité fait partie du bonheur conjugal, il consolide le lien entre les époux, entretien l'amour et la concorde, il éloigne le péril de l'incontinence et les tentations de la luxure. C'est pourquoi l'Eglise entoure la sexualité de sa plus grande attention et de son plus grand soin. Pour protéger l'enfant et le lien conjugal, elle veut garantir la stabilité de l'union de l'homme et de la femme dans un mariage le plus stable possible, c'est-à-dire indissoluble. Le Christ a en plus élevé le mariage au rang de sacrement. La sexualité s'en est vue glorifiée et mise au même niveau que les autres sacrements comme moyen de sainteté et de salut. Le mariage catholique, pour être valide doit être consommé par le don réciproque des corps des époux, ouvert à la naissance des enfants et à leur éducation. Saint Paul nous dit: "que chacun de vous sache user du corps qui lui appartient avec sainteté et respect, sans se laisser emporter par la passion comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu" (1 Thess, 4, 4-5) 
 User du sexe avec sainteté, c'est ne pas pratiquer ses formes déviées non voulues par Dieu: masturbation, onanisme, fornication, adultère, sodomie. Le sexe vécu dans sa vérité est source de plaisir, de joie, de vie et même de béatitude, il donne un fruit de la lumière. Vécu dans sa forme altérée et désordonnée , il appartient littéralement"aux oeuvres stériles des ténèbres", car il est fermé à la procréation qui est sa finalité, et il attire la colère de Dieu selon les mots du même saint Paul (Ephé5 ,6-11). Le sexe autentique est une bonne nouvelle pour les époux et l'Eglise qui le promeut n'a aucun problème avec lui.

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