Sagesse chrétienne
Le site de la doctrine catholique authentique

 Nous rebondissons sur un commentateur qui nous précise que le pape a changé son fusil d’épaule concernant son exhortation Fiducia Supplicans après les protestations notamment de la part des évêques africains, et qu’il n’est plus en faveur des bénédictions de couples de même sexe mais seulement en faveur de la bénédiction d’individus. A cela on pourrait rétorquer que si personne n’avait protesté les dites bénédictions auraient concerné les couples et non les individus, ce qui était le but initial. Cela montre également que le pape a signé hâtivement un document qu’il n’approuve pas fondamentalement et qu’il change dans la foulée à la moindre contestation. Il n’est donc pas sûr de lui. Son enseignement varie selon le sens du vent ce qui n’inspire pas la confiance. Il retourne sa mosette quand l’opposition est trop forte. 

 Nous ne critiquons pas la pape pour avoir écrit des choses qui vont contre la logique et contre la tradition puisque ce n’est pas lui qui les a écrites, nous lui reprochons de les approuver en les signant et de faire une confiance aveugle à son préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi et à ses collaborateurs. Nous retrouvons le même schéma dialectique, c’est-à-dire le procédé de raisonnement qui se sert de points classiques et orthodoxes de la doctrine pour justifier une doctrine hétérodoxe en contradiction avec la tradition. Nous l’avons déjà montré dans plusieurs leçons concernant le chapitre huit d’Amoris Laetitia dont la plume principale était Mgr Fernandez, le même qui a dirigé la rédaction de Fiducia Supplicans. C’est donc sans surprise que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Dans ce joyeux mélange de bon grain et d’ivraie, il est peu probable que le catholique lambda détecte les sophismes qui poussent parfois le raisonnement jusqu’à l’absurde. On avale donc sans sourciller les énormités théologiques et dogmatiques de « tucho » Fernandez et on se scandalise quand un esprit plus averti les signale. 
 Nous allons vous montrer rationnellement et rapidement pourquoi Mgr Fernandez ne fait pas de la bonne théologie et s’enferme dans des apories affligeantes. Nous laisserons de côté le long développement sur ce qu’est une bénédiction. Nous avons déjà dit ailleurs que selon saint Thomas qui se base sur les Saintes Ecritures, la bénédiction de Dieu est avant tout un signe de la fécondité accordée aux hommes pour qu’ils se multiplient et emplissent la terre. Cela ne peut être donné qu’à un couple de sexe opposés et disqualifie de facto les couples de même sexe.  Le passage intéressant n’arrive que très tardivement puisqu’il n’est qu’au chapitre trois au numéro 31, où on nous dit « Dans l'horizon ainsi tracé, il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage. Dans ces cas, on donne une bénédiction qui n'a pas seulement une valeur ascendante, mais qui est aussi l'invocation d'une bénédiction descendante de Dieu lui-même sur ceux qui, se reconnaissant indigents et ayant besoin de son aide, ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut, mais demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et dans leurs relations soit investi, guéri et élevé par la présence de l'Esprit Saint. » Si l’on ôte la mention des «  couples en situation irrégulière et les couples de même sexe » tout est traditionnel et normal. Mais comme les rédacteurs savent qu’ils s’engagent dans des sentiers nouveaux pour ne pas dire de perdition comme le titre du film avec Tom Hanks, et donc ils sont obligés d’ajouter tout de suite « afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage. » Cela est un aveux car ils savent qu’ils créaient de la confusion. Mais le plus incroyable reste à venir. On nous dit : « Ces formes de bénédiction expriment une supplication à Dieu pour qu'il accorde les aides qui proviennent des impulsions de son Esprit – que la théologie classique appelle « grâces actuelles » – afin que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité au message de l'Évangile, se libérer de leurs imperfections et de leurs fragilités et s'exprimer dans la dimension toujours plus grande de l'amour divin. »  C’est bien de s’appuyer sur la théologie classique pour défendre la doctrine actuelle. Mais si cette doctrine va à l’encontre de cette théologie classique on se retrouve dans des oppositions impossibles à tenir. C’est à se demander si Mgr Fernandez sait ce qu’est une grâce actuelle.  
Si le grand inquisiteur l’ignore comment le fidèle non instruit va le savoir ? Quand on sait ce qu’est une grâce actuelle on ne peut pas s’appuyer sur elle pour justifier une bénédiction d’un couple de même sexe car les deux sont tout à fait contradictoires.
  Une grâce actuelle, selon la doctrine catholique classique se différencie d’une grâce habituelle ou sanctifiante  qui elle est « un don permanent, une qualité inhérente à l’âme qui lui communique la vie surnaturelle ou divine, qui se superpose à la vie naturelle et permet d’atteindre la fin surnaturelle. C’est ce qu’on appelle l’état de grâce, qui fait passer l’âme de l’état de péché à l’état de justice ou de sainteté. Elle n’existent que chez les justes et non chez les pécheurs, alors que la grâce actuelle est accordée à tous ».  La grâce actuelle peut donc se donner en effet à des individus en état de péché. C’est pour cela que l’on est vite passé de la bénédiction du couple à la bénédiction de l’individu. Mais peu importe. Que ce soit un couple ou un individu ne change pas vraiment l’incohérence du recours à la grâce actuelle dans le cas présent. Car une grâce actuelle est « un secours passager d’ordre surnaturel que Dieu donne à l’âme pour l’aider à éviter le mal et à faire le bien dans l’ordre du salut. » Elle est donc « une impulsion , une motion de la volonté » qui va l’ « aiguillée dans le chemin du salut ». « Si elle est donnée à un pécheur qui a perdu l’état de grâce par le péché mortel, elle l’incite à se repentir et à reconquérir la grâce par les moyens établis par Dieu ». Comme le dit une proposition de foi du concile de Trente : « le juste a besoin de la grâce actuelle pour persévérer dans l’état de la grâce sanctifiante. » Voilà la doctrine catholique classique. La grâce actuelle n’a de sens que si celui qui l’a reçoit est disposé à ne plus commettre de péché grave et mortel. Elle est là pour le rétablir dans la grâce sanctifiante et être apte à mériter le salut. Autant dire qu’un couple qui vit dans le péché de façon permanente, comme c’est le cas des couples irréguliers et de même sexe, ne peut recevoir une telle grâce actuelle, à moins de décider de vivre dans la continence permanente, et si on la reçoit, elle ne servira à rien. Pire encore ce serait une offense envers le ciel. Saint Paul dit en effet: 2 cor, 6 : « Nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce en vain » car l’abus de la grâce conduit à l’insensibilité spirituelle et empêche l’octroi d’autres grâces. Un individu ne peut recevoir cette grâce que s’il décide de vivre chastement, c’est à dire de ne plus vivre comme un couple. Inutile de recevoir une grâce qui est destinée à éviter le mal si l’on choisit de continuer à vivre dans l’un des péchés qui crient vers ciel. C’est contradictoire. Et c’est pourtant ce que veut nous faire accepter benoîtement un Mgr Fernandez. Il faut arrêter de prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages !

Copyright

>>Admin