Sagesse chrétienne
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Nous avons écouté récemment l’interview du directeur de Stanislas, établissement catholique pris dans la tourmente en ce moment à cause de son nouveau ministre de l’Education Nationale qui a eu la mauvaise idée d’y mettre ses enfants tout en se justifiant en accusant injustement son lycée public de secteur d’avoir un fort taux d’absentéisme professoral.  Le fond du débat n’est pas de savoir où une mère même Ministre doit mettre ses enfants, mais plutôt un malaise bien plus important concernant la situation de l’enseignement catholique qui se trouve dans une situation schizophrénique.

  C’est, quant à nous un devoir, en tant que disciple de M. Gilson qui a consacré un livre à ce sujet, intitulé Pour un ordre Catholique, de voir 90 ans plus tard, où en est cette institution qui est aussi une des missions principales de l’Église. Il se plaignait déjà en 1934 de voir l’Enseignement Catholique manquer de liberté dans le choix de ses enseignants, de ses enseignements, dans le manque d’aide de l’État, dans la non reconnaissance par ce dernier des diplômes qu’il délivrait.  Au fil des années et des accords signés entre l’Église et l’État on peut dire que tout cela a échoué. C’est l’État qui décide de tout puisque c’est lui qui paye. Et comme le dit un proverbe Bulgare « Qui paie, commande la musique ». 
 Il faut avoir un recul historique pour comprendre que l’alliance entre l’État Républicain laïc anticlérical à la Française et l’Église catholique, est contre nature. On ne peut pas unir deux entités contradictoires. Entre un Etat issu des lumières, mis en place et dirigé en sous main par la Franc-maçonnerie, dont un des buts majeurs a toujours été la destruction de l’Église obscurantiste et l'arrachement de la jeunesse de ses griffes, et l’Église du Christ, les rapports ont toujours été conflictuels. Ce n’est pas parce que la République a emprunté sa devise à des valeurs chrétiennes, qu’elles ont le même sens. Car la fraternité sans la charité issue du Christ devient souvent une tyrannie. Coupées de leur source initiale, les vertus chrétiennes deviennent folles selon le mot célèbre de Chesterton.  
De l’expulsion des congrégations par le petit Père Combes, à la tentative de 1984 par Mitterrand, les tentatives de force pour mettre la main sur l’enseignement catholique ont échoué. Et pourtant en écoutant le directeur de Stanislas on constate que l’école libre a maintenant les pieds et les poings liés et qu’elle est obligée de renier ce qu’on appelle son caractère propre. Pour "illuminer la connaissance par la foi" comme le dit Vatican II de la mission de l’enseignement catholique, il faut connaître la foi. Or, le bénévole qui a été au coeur d’un autre scandale plus ancien, a été mis à la porte de Stanislas pour avoir tenu des propos contraires aux valeurs républicaines sur l’avortement et l’homosexualité. Le directeur a dû faire preuve de beaucoup de souplesse pour s’extirper des questions du journalistes tout en ménageant la chèvre et le choux C’est ce qu’il disait honnêtement, j’ai une double casquette, j’ai deux chefs, je suis embauché par l’évêque et par le ministre de l’Education Nationale en même temps. Le grand écart que cela implique rendait sa situation inconfortable, surtout que le journaliste, malgré l’ignorance généralement crasse en matière de religion de cette profession, semblait le savoir et appuyait comme avec un malin plaisir sur le caractère illégal des propos qu’aurait prononcés le bénévole catéchiste. Le directeur insistait sous les menaces pénales brandies par le journaliste : Stanislas se désolidarise complètement de ce qu’aurait dit le bénévole vraisemblablement catéchiste : l’avortement n’est donc pas le meurtre d’un innocent et l’homosexualité n’est pas une maladie. Le directeur feignait-il de savoir que le catéchisme enseigne quasiment c’est choses-là. Nous disons quasiment car le terme utilisé par le CEC n’est pas la maladie mais le désordre. Traiter quelqu’un de malade peut paraître péjoratif, mais les termes sont très synonymes. Car selon le dictionnaire la maladie est une « altération organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution », et le désordre, terme philosophique scolastique classique est un « trouble dans un fonctionnement ». Entre une altération qui signifie un «  changement en mal par rapport à l’état normal » et un désordre, un trouble, mot synonyme d’altération, la différence est minime. Et cela sous réserve que le mot maladie ait été le mot employé par le bénévole qui s'est fait remercié. Il voulait dire en suivant la doctrine catholique que l'homme a été fait par Dieu pour la femme et que vouloir autre chose ne va pas dans le sens de la nature instaurée par le créateur. Cela sort de la norme, ce n'est pas normal. C'est un dérèglement. 
Quoi qu’il en soit le CEC est ferme sur le sujet lorsqu'il affirme que "s'appuyant sur la Sainte Ecriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que "les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procédent pas d'une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d'approbation en aucun cas. ». Il est ubuesque de voir un catéchiste se faire sanctionner dans un établissement catholique pour rappeler la propre doctrine catholique.  C’est le même constat pour l’avortement que le CEC qualifie de « pratique infâme » ,« l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables ». « L'Eglise sanctionne d'une peine canonique d'excommunication ce délit contre la vie humaine », qui « manifeste la gravité du crime commis, le dommage irréparable causé à l'innocent mis à mort, à ses parents et à toute la société. »  C’est donc injuste de s’en prendre à un bénévole qui ne fait que répéter ce qu’il a reçu de l’Église. Le directeur aurait dû s’en prendre à son évêque ou au pape s’il avait voulu être cohérent. En fait il n’y a pas de cohérence possible entre deux institutions qui poursuivent des fins opposées, qui n’ont pas la même vision de l’homme, de sa dignité, de sa finalité. Il ne peut y avoir qu’aporie et contradiction dans ce débat. "Nul serviteur ne peut servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre ». (Luc 16,13) 
 Pour finir nous dirons que l’accusation de sexisme apparaît dans certains résumés ou titres d’articles sur le sujet mais sauf erreur de notre part il n’a pas été abordé lors de l’interview et sans doute pour la bonne raison que cette fois-ci le catéchisme enseigne l’opposé du sexisme. Le bénévole qui semble connaître son catéchisme sait sans doute que celui-ci répète explicitement que l’homme et la femme ont «  une égale dignité » , « car tous les deux sont créés à l'image et à la ressemblance d'un Dieu personnel » (n°2334). Cela n’enlève pas qu’ «  Il revient à chacun, homme et femme, de reconnaître et d'accepter son identité sexuelle. La différence et la complémentarité physiques, morales et spirituelles sont orientées vers les biens du mariage et l'épanouissement de la vie familiale. L'harmonie du couple et de la société dépend en partie de la manière dont sont vécus entre les sexes la complémentarité, le besoin et l'appui mutuels ». Le catéchisme n’est donc pas sexiste mais bien contre la théorie du genre. 

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