Pour les animaux, malgré l'affection qu'on peut avoir pour eux, ils ne sont pas faits à l'image de Dieu : pas d'intellect capable de raisonner, ni de volonté à proprement parler. Ils n'ont donc pas de libre arbitre ni la capacité de faire des choix éclairés. Ils sont agis (par cette faculté innée qu'est l'instinct) plutôt qu'ils n'agissent. Leur âme animale n'est qu'au service du corps et cesse quand la mort les sépare. Pour l'homme, l'âme est une substance spirituelle capable de subsister sans le corps. Elle anime le corps mais elle n'est pas prioritairement à son service. C'est plutôt l'inverse. Le corps permet à l'intellect de récolter, via les sens, les informations nécessaires à la science et à la connaissance. L'âme de l'homme capable d'abstraction est faite pour connaître l'universel et non seulement le particulier comme l'animal. L’animal n'a pas accès à la science tirée des choses matérielles et encore moins à la science des causes et des principes premiers de l'intelligible et de l'action (l'animal n'est pas concerné par l'acte moral qui suppose l'entière connaissance de l'acte, de ses circonstances, de la loi naturelle reflet de la loi divine, ainsi que la connaissance de l'objet de l'acte, des répercussions possibles de l'acte).
Seul l'homme est "capax dei", car lui seul sur terre (car les anges le sont aussi mais selon une autre modalité de connaissance) a reçu une intelligence naturellement apte à voir Dieu dans son essence (ce n’est donc pas un cas de miracle, même si elle n'est pas assez puissante livrée à elle-même pour le réaliser, il faudra recevoir en plus la "lumière de gloire" au ciel pour en être capable) et donc à avoir accès à la béatitude qui est la vraie vie éternelle. L'homme et l'animal n'ont pas le même degré d'être et ne sont pas de même nature. Il suffit d'aller dans une école pour s'en rendre compte. Un chien ne fera jamais de maths ni de français parce qu'il est naturellement incapable d'abstraction, de cogitation, de raisonnement syllogistique, de construire instantanément ́au contact des objets sensibles les principes premiers de la connaissance (ex: le tout est forcément plus grand que la partie). On doit l'aimer tel qu'il est mais on ne peut pas faire en sorte qu'il soit créé à l'image de Dieu. C'est pour ça qu'on doit aimer davantage les humains, les seules créatures aimables aussi par charité.
Saint Jérôme dans une de ses homélies allait dans ce sens lorsqu'il exhortait ses ouailles en disant: "Voyez à quel point point l'âme de l'homme est précieuse. Cela va à l'encontre de ceux qui pensent que nous, les hommes, et les animaux avons une âme identique et que nous sommes animés d'un même esprit". Cela montre à quel point cette confusion ne date pas d'hier. Déjà au début du Vème siècle, il fallait rappeler la distinction qui sépare ces deux espèces.
