Sagesse chrétienne
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Le cardinal Sarah demande de célébrer la messe vers l’orient. Il vient nous rappeler les bienfaits de la messe célébrée non pas « dos au peuple », comme s’il s’agissait là d’une impolitesse, mais « face à l’orient », ainsi que l’avait fait jadis le magnifique livre du Cardinal Ratzinger, L’esprit de la liturgie. De mémoire, il écrivait que le symbolisme du prêtre tourné vers le Christ qui vient de l’Est, tel le soleil levant qui se lève pour nous illuminer, et aussi pour nous sauver par la lumière de la Résurrection, était d’une grande richesse. De plus, la liturgie a une dimension cosmique (car l’univers entier loue son Créateur à sa manière) que l’on retrouve dans ce positionnement du célébrant vers le maître autel.
Qui plus est, le futur pape Benoît rappelait que ce n’est pas le prêtre qui compte dans la célébration de la messe, et surtout au moment de la consécration, s’il agit in persona Christi, c’est bien parce que c’est le Christ qui est ici présent et non l’homme, simple ministre, qui lui-même se tourne vers le Père pour s’offrir en offrande agréable pour expier nos fautes. On ne regarde pas l’homme-prêtre, mais l’assemblée et le prêtre s’élancent d’un même cœur vers Dieu.
Benoît XVI se plaint dans son livre que le prêtre soit devenu l’animateur d’un one-man-show, où la messe serait une sorte de spectacle dont il serait la vedette.
De même, la messe n’est pas un simple partage fraternel. C’est la fameuse réduction actuelle de la messe comme simple repas. Pour la doctrine de l’Eglise officielle, la messe est le saint sacrifice de la croix rendu présent de façon non sanglante. Ce n’est donc pas un « repas tiré du sac », où une bande d’amis se mettent en rond pour échanger amicalement des victuailles et des paroles. Pour ne pas tomber dans un nombrilisme, un « entre soi » cultuel, le rite prévoit depuis des millénaires d’ouvrir ce cercle fermé vers une direction unique et extatique. Le culte rendu à Dieu ne doit pas être un culte centré sur l’homme, mais un acte d’adoration vers celui qui nous transcende.